Sabine Huynh, sur le radeau poétique des boat people
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C’est parce qu’elle a été mise à la porte de sa mémoire qu’elle écrit et qu’elle traduit. Née dans un Saïgon vietnamien perdu avec la guerre, Sabine Huynh aura traîné sa valise sans souvenirs en France, en Angleterre, aux États-Unis, au Canada.
Mise à la porte de l’Histoire, il n’est pas indifférent de savoir qu’elle vit aujourd’hui en Israël. Bardée de diplômes (licence d’anglais, maîtrise de sciences du langage, post-doctorat en sociolinguistique), quelque chose me dit que Sabine Huynh se méfie des humains, la preuve : cette poétesse se barricade derrière une montagne de livres et de théières. Connectée au presque dire et au comment traquer le souvenir, elle nous arrive de Tel Aviv avec deux bombes poétiques : un nouveau livre Prendre la mer : 60 sonnets pour les boat people (c/o Bruno Doucey) et puis Elvis à la radio (c/o Maurice Nadeau) qui pourrait nous servir ESM de fil narratif… Tiens, me revient un vers de Prévert qu’elle cite parfois, qui pourrait résumer notre belle passagère et qui dit: je suis ce que j’ignore devine oublie découvre.