La Nouvelle-Calédonie n’est toujours pas sortie d’une opposition entre deux termes : négocier ou se suicider. Cette petite phrase lue dans le journal Le Monde, récemment, on la doit au professeur agrégé de Philosophie Hamid Mokaddem. Je m’étonne que cette tête pensante ne circule pas davantage dans nos espaces post-coloniaux.
Car Mokaddem n’est-il pas, comme il le dit lui-même, un descendant de travailleurs immigrés algériens, né en France qui, par un tour de passe passe colonial, s’est retrouvé à Nouméa où il a rencontré un jour l’homme incarnant la souveraineté kanak.
Au menu de cet ESM, il y a comme des résonances, des résurgences, et puis de l’histoire intime où des noms d’écrivains (Kateb Yacine, Apollinaire Anova Atabah) apparaîtront. Où des vocables - généalogie, déportation, souveraineté - auront peut-être leur mot à dire, encore faut-il que le pays des Z’oreilles (la France métropolitaine) les entende. Et puis un livre publié par notre invité au Vent des îles, intitulé L’histoire dira si le sang des morts demeure vivant.