On le dit et c’est souvent vrai : les artistes transportent en eux une blessure abyssale. Dans le cas de Mahi Binebine, sa blessure est devenue peinture, sculpture, romans. Une blessure qui s’ancre à Marrakech entre un père courtisan du roi Hassan II et un frère banni par Sa Majesté dans une geôle du sud. C’est ce qui s’appelle être né dans une famille shakespearienne avec, dans l’ADN, le poison de la trahison. Mais avec aussi la faculté de raconter pour ne pas mourir.
Entre Shéhérazade et griot, Mahi Binebine n’est que plume et pinceaux avec la même gourmandise poivrée. Lui qui expose dans le monde entier (de Paris à Rome en passant par Madrid, Dubaï et New York dans la collection permanente du musée Guggenheim), il nous revient avec un quatorzième roman, poignant comme l’enfance La nuit nous emportera (Robert Lafont).
Programmation musicale:
Léo Ferré – La blessure
Maalem Saïd Damir & Gnawa Allstars – Soudani Manayou
À écouter aussiÀ Marrakech avec Mahi Binebine, écrivain et artiste marocain