Il y a les ténors de la politique, les ténors du barreau et puis les vrais ténors, de ceux qui savent tenir tête à une note musicale, haut perchée. Emiliano Gonzalez Toro est de ceux-là. Brun, petit collier de barbe entourant son visage, il a le physique du chanteur lyrique, spécialisé dans le baroque (Monteverdi, Bach) capable aussi d’échappées vers la musique latino-américaine, le dolorisme d’une Violetta Parra ou l’héroïsme d’un Victor Jara.
Parce que lui et son ensemble I Gemelli sont en tournée avec La Liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina de Francesca Caccini, premier opéra composé par une femme, Gonzalez Toro donne le la de cet ESM qui tentera de comprendre pourquoi notre ténor suisse, d’origine chilienne (en tournée en France et en Suisse) est surnommé dans les coulisses de la musique ancienne Mister tactus.