Décryptage

Alors que la coalition tricolore d’Olaf Scholz s’est effondrée, précipitant ainsi des élections législatives le 23 février prochain, l’Allemagne s’enfonce dans une profonde crise politique, sociale et économique sans précédent pour la première économie de l’Union européenne. Même Volkswagen, le symbole de la prospérité allemande, envisage de fermer trois de ses usines dans le pays, une véritable première. 

L'Allemagne, en plein déclin économique, est sous la menace d’une deuxième récession annuelle d’affilée, sur fond de hausse du chômage. Le pays est-il « Kaput » comme s'en inquiètent les éditorialistes allemands ? Le fameux « modèle allemand » est-il irrémédiablement cassé ? L’Allemagne va-t-elle devenir « l’homme malade de l’Union européenne » ?

Avec nos invités : 

Marie Krpata, chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri Nils Schmid, député, porte-parole du SPD pour la politique étrangère

C'est un nouveau coup dur pour les pro-européens en Géorgie : Mikheïl Kavelashvili a été désigné, samedi 14 décembre, comme nouveau président... Un proche du Rêve géorgien, le parti au pouvoir qui n'en finit pas d'envoyer des signaux de rapprochement avec la Russie. La victoire de ce parti aux législatives, fin octobre, est toujours contestée par l'opposition, qui entre dans sa troisième semaine de manifestations pour protester, aussi, contre la décision du Rêve géorgien de geler le processus d'adhésion du pays à l'Union européenne. Alors comment la Géorgie peut-elle sortir de cette crise politique ? Quelles pourraient être les conséquences de la désignation de ce nouveau président ? Quelle riposte attendre de la part de l'opposition ? Et peut-elle compter sur l'Union européenne ?

Avec nos invités : 

Thorniké Gordadzé, ancien ministre géorgien en charge des relations avec l’Union européenne et chercheur à l’Institut Jacques Delors Romain Le Quiniou, directeur général d’Eurocreative, un think tank sur l’Europe centrale et orientale  

Plongée dans une crise politique profonde depuis la dissolution ratée, la France, 6ème puissance mondiale est-elle en passe de perdre tout son crédit sur la scène internationale, affaiblie par l’instabilité politique ? On attend d’ailleurs toujours ce soir le nom de celui ou celle qui sera le 4ème Premier ministre de l’année, et l’impossibilité de mener des réformes alors que le pays fait pourtant face à une crise budgétaire abyssale. Nos voisins européens, et nos alliés américains ne sont pas tendres avec la faillite de la gouvernance d’Emmanuel Macron, et s’inquiètent que ce « mal français » ne déteigne sur l’ensemble de l’Europe. Alors que le monde est en plein bouleversement, et à la veille du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la voix singulière de la France est-elle encore audible ?

Avec : 

- Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences-Po, spécialiste des questions européennes et internationales, auteur de L'Europe a-t-elle un avenir ? (éditions Studyrama)   

- Yves Bertoncini, consultant en Affaires européennes, enseignant en Affaires européennes, au corps des Mines et à l’ESCP Business School.  

Dans les incertitudes de l’ère post-Assad, c’est l’une des menaces qui inquiète au plus haut point les chancelleries occidentales : même si L’EI n’est plus que l’ombre d’elle-même en Syrie, terrée en petites cellules combattantes dans l’est du pays, loin, très loin de la puissance du « califat », qu’elle avait installée entre 2014 et 2019. Pour autant, ses capacités de nuisance demeurent, et la difficile transition qui s’annonce en Syrie, après 13 ans de guerre civile, pourrait lui permettre de se replacer, profitant d’un potentiel chaos pour tenter de regagner des territoires et faire libérer ses combattants emprisonnés en zone kurde.

Avec : 

- Agnès Favier, professeure et chercheuse à l’Institut européen de Florence, directrice du programme Wartime and Post-Conflict in Syria (WPCS) de Middle East directions 

- David Rigoulet Roze, chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS) et chercheur associé à l'IRIS. Rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques, auteur de La République islamique d’Iran en crise systémique (L’Harmattan).

Quel avenir maintenant pour la Syrie après l’effondrement spectaculaire hier de la dynastie Assad, après un demi-siècle d’un règne brutal et meurtrier, et 13 ans de guerre civile, qui laissent le pays complètement exsangue et divisé. Tout à la joie de leur libération, les Syriens comptent désormais sur le nouvel homme fort du pays, le chef de la coalition islamiste Mohammed al-Joulani pour maintenir l’unité nationale et rétablir la stabilité du pays. Saura-t-il organiser la transition vers une nouvelle gouvernance avec toutes les factions syriennes ? Ou bien la Syrie retombera-t-elle dans ses vieux démons de la division et de la guerre ? Qu’attendre de la nouvelle donne syrienne ?

Avec : 

Cédric Labrousse, doctorant à l’EHESS, il travaille sur les dynamiques des groupes armés et les oppositions civiles en Syrie  Didier Billion, directeur adjoint de l'Iris (Institut des Relations internationales et stratégiques), spécialiste du Moyen-Orient, auteur de Désoccidentalisation. Repenser l’ordre du monde (Agone).

La semaine dernière, il n’a fallu que quelques jours aux rebelles islamistes pour conquérir Alep, poumon économique et 2ème ville de Syrie. Ce jeudi 5 décembre 2024, ils se sont emparés, tout aussi rapidement de Hama, une ville-clé également au centre du pays. Leur offensive-éclair a pris de court le régime syrien qui lance désormais toutes ses forces dans la bataille, mais qui paraît extrêmement affaibli, après 13 ans de guerre civile qui a laissé le pays en ruines et plus fracturé que jamais. 

De plus, ses alliés de toujours, l’Iran et la Russie semblent plutôt regarder ailleurs malgré leurs assurances de soutien sans faille. Le régime syrien peut-il survivre à cette offensive rebelle fulgurante ? Quel rôle jouera la Turquie dans l’avenir proche de son voisin ?

Avec : 

- Michel Duclos, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, ancien ambassadeur de France en Syrie

- Thomas Pierret, chercheur à l’IREMAM, un laboratoire rattaché au CNRS et à Aix-Marseille Université, spécialiste de la Syrie, auteur de Baas et Islam en Syrie (PUF). 

Sauf revirement spectaculaire, l’Assemblée nationale s’apprête à censurer le gouvernement de Michel Barnier. Moins de trois mois après son arrivée à Matignon, le Premier ministre devrait vraisemblablement quitter son poste. Il s'agit d'une situation quasi-inédite sous la Vè République, en proie à la plus forte instabilité depuis le coup de tonnerre de la dissolution en juin dernier (2024). 

La France va-t-elle plonger dans une zone de fortes turbulences politiques, mais également financières et économiques ? Comment sortir de ce blocage institutionnel ?

Éléments de réponse avec : 

Dorian Dreuil, politologue, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès Thibaud Mulier, maître de conférences en droit public à l’Université Paris Nanterre, auteur du livre Les relations extérieures de l'État en droit constitutionnel français (paru aux éditions Mare  & Martin).

À lire aussi[En direct] Le gouvernement Barnier joue sa survie: suivez les débats sur les motions de censure

La France s’apprête à plonger dans l’inconnu -alors que le gouvernement Barnier vit sans doute ses dernières heures, ses derniers jours, moins de 3 mois après son entrée en fonction…

Sans majorité à l’Assemblée nationale pour faire voter le financement de la Sécurité sociale, le Premier ministre a donc finalement choisi d’activer cet après-midi le 49.3, engageant ainsi la responsabilité de son gouvernement, au risque de la censure – immédiatement annoncée par la gauche et que soutiendra le Rassemblement national… Bras de fer –ou- suicide politique annoncé ? Un « moment de vérité », a plaidé Michel Barnier au perchoir de l’Assemblée. 

Avec : 

- Stéphane Zumsteeg, directeur du Département Politique et Opinion à l’Institut Ipsos. 

Cette semaine, le bitcoin, la plus populaire des cryptomonnaies, a frôlé les 100 000 $ l’unité. Son cours s’est envolé après l’élection de Donald Trump à la présidentielle américaine, car ses propos sur les cryptos ont mis les investisseurs en confiance. Il avait notamment promis de faire de son pays la capitale mondiale de la crypto.

Apparues dans les années 2010 et même en 2009 pour le bitcoin, ces devises numériques ont d’abord été accueillies avec beaucoup de méfiance. Aujourd’hui, elles pèsent lourd dans l’économie mondiale, tout en restant extrêmement volatiles. Que valent aujourd’hui ces cryptomonnaies ? Sont-elles plus fiables qu'à leurs débuts ? Jusqu’où leurs cours peuvent-ils s’envoler ?

Avec notre invité : 

Quentin Demé, économiste enseignant à l'EDHEC et co-auteur de «100 mots pour comprendre les cryptomonnaies», éditions Gereso. 

Le plastique semble avoir de beaux jours devant lui. Les délégués de 175 pays négocient en ce moment à Busan, en Corée du Sud, au sommet de l’ONU sur la pollution plastique. Ces négociations sont aussi moroses qu’à la COP29 de Bakou, la semaine dernière, les organisateurs estiment que les discussions sont trop lentes… et il est même possible qu’aucun accord ne soit signé pour limiter cette pollution. Pourtant, d’ici 2040, si la production du plastique continue d’augmenter, elle représentera plus de 5% des émissions de gaz à effet de serre. Quelles sont les solutions les plus efficaces pour lutter contre cette pollution ? Pourquoi a-t-on tant de mal à s’entendre sur le sujet ?

Avec nos invités : 

- Mateo Cordier, maître de conférences en Économie écologique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines - Université Paris-Saclay 

- Eva Moreau, co-créatrice de l’association la Fresque du Plastique, représentante de le Société civile à Busan, en Corée.