Dans ce premier roman, l'autrice Dounia Hadni raconte les injonctions contradictoires auxquelles elle a été confrontée.
Comment trouver sa place dans la société, quand on est tiraillé entre deux cultures ?
La « Hchouma » en arabe, ça veut dire « la honte ». Mais pas que, c'est un peu plus compliqué. C'est un mot arabe, polysémique qui peut évoquer «la pudeur» «la peur du regard de l'autre».
Le livre s'ouvre sur la mort du grand-père de Silia, jeune fille marocaine et héroïne du livre. À première vue, elle semble vivre dans une famille progressiste, mais on comprend que cette liberté a des limites.
Trop française pour les uns, trop marocaine pour les autres. Trop pudique ici, trop maquillée là, Dounia Hadni écrit ce premier roman à consonance fortement autobiographique dans lequel elle raconte tous des diktats systémiques, qu'elle a dû affronter visant à faire d'elle tantôt une «bonne Marocaine», tantôt une «vraie Parisienne».
En gros, la Hchouma, ça nous conditionne à tout faire pour faire plaisir à l'autre, à autrui, Quel que soit cet autrui, quelles que soient ses attentes. Et ça pose des questions, notamment du côté du consentement, car on ne nous apprend pas à dire non.
L'autrice dénonce également l'hypocrisie bourgeoise élitiste dans laquelle l'apparence compte plus que tout.
Invitée : Dounia Hadni, écrivain et journaliste. Elle anime, par ailleurs, des ateliers d'écriture à La Maison Perchée.
Elle est née en 1989 au Maroc qu'elle quitte à 18 ans pour Paris où elle intègre une classe préparatoire littéraire avant de suivre des études dans une école de journalisme.
En 2016, elle rejoint la rédaction du quotidien français Libération en tant que journaliste au service web. Depuis 2021, elle se consacre entièrement à l'écriture.
Son premier roman « La Hchouma » est paru chez Albin Michel.
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Programmation musicale :
L'artiste Lous and the yakuza, avec le titre Good to know.