Depuis le lancement du collectif Goma Slam Session à Goma (Nord-Kivu, République démocratique du Congo) en 2017, le slam s’est imposé comme un genre majeur. Ce recueil de slams présente une anthologie de cette création verbale contemporaine au Nord-Kivu, écrite dans une langue française tressée de swahili, de lingala, ou d’anglais.
C’est le projet de Goma slam session, un collectif de Goma, une ville située au nord Kivu en République Démocratique du Congo, une région en proie à une insécurité régulière depuis de nombreuses années.
Le collectif est né concomitamment avec le mouvement de la Lucha pour « Lutte pour le changement », un mouvement citoyen non violent et non partisan qui lutte pour la dignité humaine et la justice sociale et qui propose depuis 2017 des activités de création, de diffusion et de sensibilisation grâce au slam.
Certains des textes du Goma Slam session ont été rassemblés dans un recueil : « Slamer pour résister », une anthologie du slam à Goma et traitent beaucoup de la guerre, mais on trouve aussi des slams d'amour ou des slams religieux. Les textes sont écrits en français, en lingala, en swahili, mais aussi dans d'autres langues.
Et c'est Maëline Le Lay qui en assure la direction. Cette chercheuse en littérature africaine passionnée par les arts engagés avait déjà réalisé sa thèse au Congo sur la question de la littérature populaire au Katanga.
Entre 2018 et 2021, elle a travaillé notamment sur le slam qui occupe une place importante sur la scène artistique de Goma. Cette poésie « mise en bouche » tient une place prépondérante dans la culture locale, un véritable « phénomène » qui est dû à une parole complètement libre.
Si le slam a vocation à être diffusé à l'oral, c'est avant tout un art très écrit. Lors des sessions, les slameurs venaient avec leurs papiers et leurs crayons et renotaient, recorrigeaient leur slam au gré des remarques de leurs comparses. L'idée de publier ce recueil est aussi de donner une visibilité élargie à ces artistes.
Maëline Le Lay
Invitée : Maëline Le Lay est chargée de recherche CNRS au THALIM (Théorie et Histoire des Arts et des Littératures de la Modernité). Elle publie Slamer pour résister, aux éditions Africae.
La chronique Ailleurs nous emmène en Allemagne, à Berlin, où la Maison de France, un lieu ouvert à la culture française, et qui fête ses 75 ans. Et c'est Sophie Coumel, directrice de l'Institut français de Berlin qui nous parle de l'anniversaire de ce réseau qui a joué un grand rôle dans le rapprochement franco-allemand. Pour suivre tout l'agenda, rendez-vous ici.
Programmation musicale
L'artiste Odezenne avec le titre Hey Joe.
Et les slams de Ben Kamuntu Ici, nous on slame, de Henry Mubimbi dit le Grihaut-Parleur avec le texte Je ne suis pas maudite, un texte fort qui parle de la ville de Beni, de Yves Kalwira avec 20h07, ainsi que Héros dans l’ombre du slameur Elisha Abumba.