L'amour à mort chez des animaux [Rediffusion]

L'amour à mort chez des animaux [Rediffusion]

RFI
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Donner la vie peut entraîner la mort. Dans le monde animal, les mâles paient parfois de leur personne pour assurer leur descendance.

Eros et Thanatos dans le monde animal : quand la reproduction se termine par la mort d’un des deux partenaires. Et c’est souvent le mâle qui trinque. Prenons l’antechinus, un petit marsupial d’Australie qui ressemble à une souris, réputé pour sa frénésie sexuelle. Devenu adulte, les testicules littéralement gonflés à bloc, le petit animal n’a plus qu’une idée en tête, se reproduire, tant que son sperme est de qualité optimale. Il est ainsi capable de s’accoupler 14 heures d’affilée : un marathon sexuel de plusieurs jours jusqu’à l’épuisement, une sexualité suicidaire qui n’a qu’une issue, la mort.

L’antechinus est un animal sémelpare : il ne se reproduit qu’une fois dans sa vie. Mais ça en vaut le coup : sa descendance, nombreuse, est assurée. À l’inverse, les espèces itéropares (comme l’humain) connaîtront beaucoup d’accouplements tout au long de la vie, mais un nombre limité de petits.

Cannibalisme sexuel

Les histoires d’amour finissent mal pour les mâles : chez l’abeille, le faux bourdon n’a qu’un rôle, féconder la reine. Et il le fait si bien, si fort, qu’il en meurt : une éjaculation explosive, pour projeter à pleine puissance ses spermatozoïdes. Ses organes génitaux sont détruits, et il meurt.

Chez la mante religieuse, pas de charité chrétienne qui tienne. Pendant l’accouplement, c’est le baiser de la mort, une curieuse façon d’embrasser : la femelle en réalité a ouvert ses mâchoires, et dévore la tête de son partenaire. Ce cannibalisme sexuel est aussi observé chez des araignées. La plus connue de ces araignées, c’est la veuve noire qui porte très bien son nom. Trois fois plus grosse que le mâle, une fois fécondée, elle n’en fait qu’une bouchée : ce sont des protéines, qui permettent de pondre davantage.

Quand l’araignée simule

Mais chez une autre espèce d’araignée, malgré l’amour du risque, les mâles peuvent se méfier... Alors certaines femelles simulent tout simplement la mort, immobiles, leur cœur ne bat plus la chamade. Le mâle est alors en confiance, la voie est libre, sans danger pour se reproduire. Et la plupart du temps, après avoir donné la vie, il repart sans perdre la sienne.