Des animaux contre la crise climatique
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Des baleines aux éléphants, en passant par les castors, le monde animal contribue lui aussi à lutter contre le réchauffement de la planète provoqué par l'excès de CO2 dans l'atmosphère.
Un éléphant dans une forêt, c'est comme dans un magasin de porcelaine : il y a forcément de la casse. Mais ce n'est pas un problème, au contraire. L'éléphant de forêt, l'autre sous-espèce de pachyderme africain avec l'éléphant de savane, est l'un des animaux qui luttent, sans le savoir, contre le réchauffement climatique.
Présent principalement dans le bassin du Congo, du Gabon jusqu'en Ouganda, l'éléphant de forêt piétine, taille, se nourrit de la basse végétation, celle qui capte peu de CO2. Il éclaircit et apporte de la lumière. Il élimine la concurrence. Il fertilise. Il est le jardinier du Congo, comme on le surnomme, qui permet ainsi aux grands arbres de grandir encore et de capter davantage de CO2, le principal gaz responsable du changement climatique.
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Un éléphant = 2 000 voituresEt on l'a calculé : chaque éléphant permet de neutraliser, chaque année, près de 10 000 tonnes de CO2 au kilomètre carré, l'équivalent de ce que produisent 2 000 voitures. À l'inverse, la disparition des éléphants de forêt entrainerait un surplus de trois milliards de tonnes de CO2 - oui, ça en fait, des embouteillages. Et on n'en est pas loin : 80% des pachydermes ont déjà disparu dans le bassin du Congo, l'autre grand poumon de la Terre, avec l'Amazonie. Mais il y a mieux : les océans, qui absorbent 30% des émissions de gaz à effet de serre.
Dans les mers et les océans, on trouve, même si on ne le voit pas, le phytoplancton, une micro-algue qui absorbe, via la photosynthèse, du CO2. Et c'est là qu'intervient un autre mastodonte du monde animal : la baleine. Un puit de carbone en soi, qui stocke du dioxyde de carbone tout au long de sa vie en se nourrissant de krill, des crevettes et d'autres petits crustacés qui eux-mêmes s'alimentent de phytoplancton plein de CO2. À sa mort, la baleine sombre dans les abysses, où ce CO2 reste piégé. Par leurs excréments, les grands animaux marins fertilisent aussi le phytoplancton, et agissent ainsi indirectement contre le changement climatique. Et les requins, au sommet de chaîne alimentaire, protègent des herbivores les herbiers sous-marins, qui captent également du CO2.
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Neige miroirMais revenons sur Terre, dans les régions polaires, où les mammifères herbivores éliminent des plantes et augmentent ainsi la surface neigeuse, et donc l'albédo, la capacité à réfléchir les rayons du soleil. La température baisse. Le permafrost ne fond plus et les nombreux gaz à effet de serre qu'il contient reste piégés.
Saluons enfin les castors, et leur incroyable capacité à modifier les paysages - ce sont des animaux ingénieurs. Grâce aux barrages qu'ils construisent, ils luttent contre la sécheresse et les incendies. Merci les animaux !
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