Atelier des médias
Atelier des médias

Atelier des médias

L'atelier des médias est une émission d'entretiens et de reportages à l’écoute des r/évolutions des médias à l'ère numérique. Elle est présentée par Steven Jambot et réalisée par Simon Decreuze. 

En podcast chaque samedi ; diffusion radio sur RFI le dimanche à 11h10 TU. 

Contact : atelier@rfi.fr

2014-2024 : dix ans de radio de création à l’ère du podcast
01 February 2025
2014-2024 : dix ans de radio de création à l’ère du podcast

Alors que le festival Longueur d'ondes, dédié à la radio et à l'écoute, se tient à Brest, en Bretagne, L'atelier des médias reçoit Christophe Deleu, fin connaisseur de « belle radio », pour parler de documentaire sonore et de fiction radiophonique à l'ère du podcast.

Le désir de belle radio aujourd’hui, c’est le titre d’un livre collectif publié en France en décembre 2024 par les Presses universitaires de Rennes. Plus de 450 pages qui portent sur la radio dite de création : la fiction radiophonique et le documentaire sonore. 

Christophe Deleu, qui a codirigé avec Eliane Beaufils et Pierre-Marie Héron la rédaction cet ouvrage, est l'invité de L'atelier des médias. Ce professeur en sciences de l'information et de la communication au Cuej (Centre universitaire d'enseignement du journalisme) est aussi auteur de documentaires et de fictions sonores depuis 1997. Ces deux genres de « belle radio » sont à l'honneur chaque année au festival Longueur d'ondes

Voici les liens pour écouter les productions mentionnées dans l'épisode :

    Serial, spin-off de la série radiophonique This American Lifea été diffusé pour la première fois en octobre 2014. les podcasts de fiction de France Culture (Radio France) Shame on you (Marine Pradel et Anne-Cécile Genre, StudioFact) Master: the allegations against Neil Gaiman (Tortoise media Irène Omélianenko, une vie de documentariste radio (L'atelier des médias, RFI) Arte Radio, pionnière du podcast, fête 20 ans d’écriture sonore (L'atelier des médias, RFI) La Séparation, de Sophie Simonot (Les pieds sur terre, France Culture) En vie, d'Élise Andrieu (Arte Radio) Ou peut-être une nuit (Injstices, saison 2), de Louie Media Cerno, l'anti-anquête, par Julien Cernobori Styx, de Volodia Serre (Audible) Le nuage, d'Emmanuelle Devos (Nouvelles écoutes) Fragments hackés d'un futur qui résiste, par Alain Damasio (Phaune radio) The Truth, de Jonathan Mitchell Par ouï-dire, émission de Pascale Tison (RTBF) L'amour sans (Canal plus) Sauce algérienne (Spotify)

En fin d'émission, nous diffusons un extrait d'Une si belle histoire, série fictionnelle de Chritophe Deleu et Marine Angé, en 9 épisodes de 25 minutes, à paraître en mars 2025. Elle raconte le mensonge d'un témoin dans les médias. Avec Camille Dagen et Clémence Bucher.

Et si les journalistes apprenaient à écouter ?
18 January 2025
Et si les journalistes apprenaient à écouter ?

Journaliste et formatrice auprès des professionnels des médias, Nina Fasciaux plaide pour que les journalistes mettent l'écoute au cœur de leur métier. Entretien.

Nina Fasciaux travaille pour le Solutions Journalism Network, une organisation américaine qui propose notamment aux journalistes des formations intégrant des techniques de médiation des conflits dans la couverture des sujets qui polarisent le débat public.

Cette professionnelle des médias publie Mal entendus (Payot, 2025), un livre dans lequel elle explique que les journalistes doivent « apprendre à écouter » et « changer de posture » s'ils veulent réduire la défiance que portent nombre de leurs concitoyens envers les médias.

Au micro de L'atelier des médias, durant ces 30 minutes d'entretien, il est question de la formation Complicating the Narratives, de Destin commun, d'« écoute insincère », de « journalisme transactionnel », de la technique du looping, de complexité et de curiosité.

Extrait choisi : « On accompagne les journalistes à poser les bonnes questions, à parler dans un micro, à enquêter mais pas à accueillir la parole de l'autre avec vraiment pour objectif de réceptionner ce qui est dit et de le comprendre profondément. (...) Ensuite, évidemment, quand le journaliste décide ou pas de donner la parole, décide ou pas de couper ensuite après l'enregistrement, décide ou pas de ne garder qu'une infime partie de ce qui a été dit, il a un pouvoir. Et les gens qui sont interviewés en sont bien conscients. Donc, il y a un rapport de domination qu'il est important de reconnaître. Et je pense, un travail assez simple – on va dire, énoncé comme ça, même si ça demande un peu d'introspection – [serait de] vraiment adopter une posture d'humilité quand on accueille la parole de l'autre – et notamment quand on est journaliste – qui, je trouve, manque cruellement dans le métier. »

Les radios France Bleu ont été rebaptisées « ici »
11 January 2025
Les radios France Bleu ont été rebaptisées « ici »

Lundi 6 janvier 2025, les 44 stations locales du groupe Radio France ont changé de nom. Elles s’appelaient France Bleu et sont devenues « ici ». Céline Pigalle, directrice du réseau de ces radios, est l'invitée de L'atelier des médias pour expliquer les enjeux derrière ce renommage, notamment la promesse d’une proximité renforcée.

Durant ces 30 minutes d'entretien, Céline Pigalle explique que les radios du réseau « ici » s'appuient sur « deux choses fondamentales : le local et la proximité », qui étaient déjà l'ADN de France Bleu.

« Le local, c'est dire à ceux qui nous écoutent ce qui se passe là où ils sont et ce dont ils n'ont pas forcément connaissance sur les antennes nationales », précise celle qui est la directrice du réseau « ici » mais aussi directrice éditoriale déléguée en charge de l’information et de la proximité. « Et puis il y a toutes les logiques de proximité et la proximité, c'est plutôt quelque chose d'affectif et c'est plutôt quelque chose de quotidien. C'est qu'on prend en charge les enjeux de la vie de tous, pas forcément les grands enjeux de l'avenir du monde, mais toutes les choses dont vous avez besoin, que vous devez savoir pour vivre bien et éventuellement pour vivre mieux. »

Il est aussi question des audiences de France Bleu (qui rassemble près de 2,7 millions d’auditeurs quotidiens, selon les derniers chiffres de Médiamétrie, publiés le 9 janvier), des synergies avec France 3 et notamment les matinales communes, et de l'importance de l'offre d'information du service public de l'audiovisuel.

Comment Radio-Canada valorise les perspectives autochtones (rediffusion)
28 December 2024
Comment Radio-Canada valorise les perspectives autochtones (rediffusion)

Au Canada, il y a plus de 600 communautés autochtones qui constituent 50 nations. Pour raconter les réalités et les défis de ces communautés, le média public Radio-Canada dispose d’un site internet nommé Espaces autochtones. Pour le présenter, L'atelier des médias reçoit l’un de ses journalistes : Jérôme Gill-Couture, qui est d'une communauté innu.

Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 15 juin 2024.

« Bonjour, au nom du Festival international du journalisme de Carleton-sur-mer, dans cette journée d'ouverture et de collaboration, nous tenons à reconnaître que nous vivons sur le territoire non cédé des Micmacs. » C'est ainsi qu'a débuté une des tables rondes de la deuxième édition de ce festival auquel RFI s'est associé, en mai 2024.

Durant cet événement, Jérôme Gill-Couture, reporter spécialisé pour le site Espaces autochtones de Radio-Canada, a pendant trente minutes répondu aux questions de L'atelier des médias.

« Je crois que l'importance en fait d'avoir Espaces autochtones, c'est d'avoir des gens qui vont au fond des choses, qui créent des contacts avec les communautés (...) Comme plusieurs peuples colonisés à travers le monde, il n'y a pas eu nécessairement une couverture positive des communautés autochtones. Les seules fois où ils étaient mentionnés dans les médias, c'était pour dire qu'il y avait des gens qui se suicidaient ou qu'il y avait une montée de l'alcoolisme... des gros clichés alors que ce sont des sociétés complexes comme les autres et qui font face à de nombreux défis (...) Cette couverture historique là a fait en sorte que ça a créé une méfiance avec les communautés. Une équipe spécialisée comme Espaces autochtones doit avoir en fait le temps de recréer ces liens là », explique Jérôme Gill-Couture.

« L'importance d'Espaces autochtones, c'est d'amener les questions autochtones dans le débat public. »

Chapitres :

(00:00) Introduction

(01:28) Reporter spécialisé en questions autochtones

(02:14) Innu de Mashteuiatsh qui a fait des études autochtones

(04:43) La raison d'être du site Espaces autochtones

(08:45) Un bon sujet pour Espaces autochtones

(11:58) La cible d'Espaces autochtones

(15:28) La perception du site et l'importance du terrain

(18:53) Le rôle des médias pour trouver la voie de la réconciliation

(22:52) La représentation de la diversité dans les rédactions

(26:08) Ce que pense la famille de Jérôme Gill-Couture

Sénégal : Lamine Niang veut « faire revivre » le quotidien national « Le Soleil »
07 December 2024
Sénégal : Lamine Niang veut « faire revivre » le quotidien national « Le Soleil »

L’atelier des médias reçoit le directeur général de la société éditrice du quotidien sénégalais Le Soleil, dont l’actionnaire majoritaire est l’État du Sénégal. Lamine Niang explique la mission qui est la sienne, ses projets de numérisation du titre et ses idées pour assainir les finances de l'entreprise.

Le secteur des médias bouge au Sénégal. L’élection fin mars 2024 de Bassirou Diomaye Faye à la Présidence de la république, puis la large victoire de son parti, le Pastef, aux législatives mi-novembre, ont rebattu certaines cartes. 

Nommé en mai 2024 à la tête de la Société sénégalaise de presse et de publication (SSPP) par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Lamine Niang nourrit de grands projets pour le titre phare de son groupe : le quotidien Le Soleil

Ces derniers mois, il a multiplié les visites dans les médias à travers le monde pour trouver des recettes qui marchent. Après être allé à La Presse, à Montréal, à la BBC et au Times à Londres en octobre, il était de passage à Paris cette semaine. Il a visité Le Monde, Le Figaro mais aussi France 24 et RFI.

Durant ces 35 minutes d'entretien à L'atelier des médias, Lamine Niang détaille les nombreux chantiers en cours au Soleil, qu'il présente comme un média ayant un « rôle de service public » en soutien à la politique gouvernementale, qui s'inscrit dans le « jub, jubal, jubanti ».

En particulier la « digitalisation » du journal, alors qu'une nouvelle version de son site internet vient tout juste d'être mise en ligne. L'offre numérique du média a pour objectif d'augmenter ses abonnements (notamment dans la diaspora) et s'inscrit dans la volonté de refonte du modèle économique. 

Au micro de RFI, Lamine Niang, membre du parti présidentiel Pastef, défend la démarche des autorités sénégalaises d'établir une liste des médias autorisés à diffuser dans le pays. Pour lui, « c'est un processus tout à fait normal » car « aujourd'hui, on a besoin d'assainir le paysage médiatique ».

Il est également question de l'importance du papier et de l'imprimé pour Le Soleil, mais aussi de l'ADP, l'agence de ditribution de la presse, qui appartient à la SSPP, et enfin du GEPPEAO, le groupement des éditeurs de presse publique d'Afrique de l'Ouest, dont Lamine Niang est depuis peu l'un des vice-présidents.

Géorgie : paroles de journalistes indépendants attaqués par le pouvoir pro-russe (rediffusion)
23 November 2024
Géorgie : paroles de journalistes indépendants attaqués par le pouvoir pro-russe (rediffusion)

Fin mai 2024, la Géorgie a adopté une loi d’inspiration russe qui oblige les ONG ou les médias dont plus de 20 % des financements proviennent de l’étranger à s’enregistrer comme « agents de l’étranger ». À Tbilissi, pour L’atelier des médias de RFI, Arnaud Contreras a tendu son micro à plusieurs figures des médias indépendants qui refusent de se faire étiqueter.

Cet épisode est une rediffusion (en version courte) de l'émission du 13 juillet 2024.

Fin mai 2024, la Géorgie a adopté une loi sur l’« influence étrangère », définitivement promulguée le 3 juin. Cette ex-république soviétique du Caucase a des frontières communes avec l’Azerbaïdjan à l’est, l’Arménie et la Turquie au sud, et surtout avec la Russie, au nord. Cette loi sur les « agents de l’étranger » est qualifiée de « loi russe » par ses opposants pour deux raisons : parce qu’elle est fortement inspirée d’une loi liberticide russe de 2012 et parce qu’elle signifie pour beaucoup de Géorgiens un retour dans l’orbite de la Russie.  

En 2023, le gouvernement géorgien avait déjà tenté de faire passer une loi sur les « agents de l’étranger » mais il l’avait retirée à la suite de manifestations qui rassemblaient beaucoup de jeunes de la Gen Z, génération Z, âgés de 13 à 20 ans. En avril et mai 2024, le gouvernement a relancé le projet. La capitale Tbilissi a accueilli des manifestations quotidiennes, parfois massives, pour demander le retrait de cette loi. En vain. La déception fut immense, alors même qu’une majorité des 3,7 millions de Géorgiens, disent vouloir que leur pays rejoigne l’Union européenne.

Concrètement, cette loi d’inspiration russe impose à toute organisation dont plus de 20 % du budget provient de l’étranger de s’enregistrer comme « poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère ». Dans le viseur, on trouve pêle-mêle nombre d’organisations de la société civile, des ONG et des médias indépendants. Les collaborateurs de ces médias, et tout particulièrement les journalistes ont été et sont encore l’objet de pressions et d’intimidations.

Arnaud Contreras était à Tbilissi au mois de mai 2024. Pour L’atelier des médias, il est allé à la rencontre de plusieurs figures des principaux médias indépendants de Géorgie :

Nata Koridze, rédactrice en chef de Civil Georgia (civil.ge)

Zaza Abashidze, fondateur de RealPolitika (realpolitika.ge)

Giorgi Gogua, cofondateur du Project 64 (Facebook / Instagram / TikTok / YouTube)

Buta Orjonikidze, reporter pour Netgazeti.ge.