Valette Studio, les collections du plaisir de Pierre-François Valette

Valette Studio, les collections du plaisir de Pierre-François Valette

RFI
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Designer de Valette Studio, Pierre-François Valette à soif de liberté et d’indépendance, il lance sa marque en 2020. Celle-ci évolue autour du tailleur. Un tailleur revisité et non-genré. Un vestiaire réinterprété qui incarne l’harmonie entre la tradition de la Haute Couture et la création contemporaine. Les vêtements de Valette Studio sont faciles à porter et dans l’air du temps. Ils s’inscrivent dans une démarche écoresponsable et sont fabriqués à Paris.

Valette Studio et son créateur sont présents au salon Première Classe, le salon de la mode de demain, au Jardin des Tuileries à Paris jusqu’au 4 mars.

C'est thérapeutique pour moi de créer. J’en ai besoin, cela m'allège, me permet de rêver. C'est comme un médicament ! Dans la création, j'ai toujours imaginé qu'il y avait quelque chose d'assez égocentrique, c'est à dire que l'idée,  je la cultive moi- même, je me fais la petite histoire, après je vais la communiquer au mannequin, je vais l’habiller et lui dire comment faire pour communiquer l'idée. Mais après l'idée, elle part. Je trouve cela agréable. Et moi j'adore avoir les retours, c'est cela aussi qui me nourrit.

Pierre-François Valette, designer et créateur de Valette Studio

« Je m'appelle Pierre-François Valette, donc je ne voulais pas faire Pierre-François Valette. Je pense que j'avais une personnalité assez forte. Déjà, les gens pensaient que je voulais tout m'accaparer. Je voyais surtout cela plutôt comme un collectif. Je voulais décrire l'idée d'un groupe. Valette Studio c'est un peu comme une maison de couture. C'est un groupe de création parce que je pense qu'il faut beaucoup d'énergie. C'était l'idée derrière le nom de la marque. »

Né en Normandie, à Caen, dans le nord de la France, d’un père normand et d’une mère italienne pied-noir, dans la maison de Pierre-François Valette le travail et la liberté sont des valeurs familiales. Enfant, il intègre la maîtrise de Caen, une chorale de jeunes garçons, il y apprend la discipline et la rigueur. C’est aussi son premier contact avec le milieu artistique. Après son baccalauréat scientifique, bon élève, Pierre-François Valette intègre la faculté de médecine, puis celle de droit et finalement il se tourne vers la mode à l’École de la chambre syndicale de la Haute Couture. Son attirance pour les costumes, sa soif d’apprendre, la chance, le temps et les rencontres lui permettent de lancer, en 2020, Valette Studio. Ce jeune créateur aime développer le tailleur en allure globale.  « C'était le tailleur décontracté pour se projeter dedans, courir dans le métro avec son portable sans regarder si nous allons rentrer dans quelqu'un. C'est la vie. Ce qui était compliqué, c'est que cela fait très vite beaucoup de tissus. Pour ne pas étouffer j'ai toujours mixé cela avec la peau des corps nus. »

« Et puis des matières très très légères, des matières floues. Je suis content parce que dans la dernière collection, nous présentions des modèles flous, des T-shirts flous. Il y avait un tailleur en laine par exemple, ou des jerseys très fins qui tombent sur l'épaule. Mais c'est quand même des basiques du vestiaire masculin. C'est contradictoire, mais finalement, de toute façon, j'ai toujours fait les choses dans les contradictions. »

Pierre-François Valette inscrit le vêtement au cœur de son processus créatif. « Nous déterminons des silhouettes en toile et ensuite, elles se déclinent en tissus. C'est vraiment l'allure qui m'intéresse. J'ai fait des collections sur David Bowie, Andy Warhol, une collection sur Françoise Sagan. Quand nous pensons à Françoise Sagan je ne pense pas que nous pensons directement à son look. Mais le look veut beaucoup dire. Quand nous nous rappelons des grandes périodes de l'histoire, nous nous souvenons comment les gens s'habillent. Si je vous dis Louis XIV, vous pensez à quoi ? Versailles, les perruques ou le talon rouge ? Je fais aussi le vêtement parce que cela incarne quelque chose. »

« Je fais beaucoup de recherches d'images. Je dessine très peu, je fais des dossiers d'images et ensuite nous développons immédiatement les toiles en 3D. Moi j'aime la mode, mais j'aime surtout le vêtement. C'est le vêtement qui m'intéresse. Alors le fashion show fait partie du vêtement parce que nous habillons les gens, présentons le vêtement. Mais je fais cela surtout pour le travail du vêtement, comment nous le développons, comment il est fait. Moi, ce que j'aime, c'est le vêtement. Tous les vêtements Valette Studio, toutes les collections sont faites à Paris. Les productions sont faites le plus possible en France, sauf les cuirs, broderies, etc... Il y a beaucoup de choses qui sont partis de France, donc c'est compliqué à un prix accessible. »

« Parfois nous sommes un peu contraints, mais moi j'essaie toujours de me battre pour ne pas être trop contraint. Le vêtement, c'est le vêtement, comment il accompagne la vie. Moi, le Valette Studio, c'est un vestiaire complet. Je n’ai pas décidé de faire une marque mono-produit de chemises, manteaus, pantalons ou de sous-vêtements. J'ai tout de suite fait un vestiaire complet. Ce qui m'intéressait, c'était l'attitude. Plus que chaque vêtement produit. »

Les collections Valette Studio sont fabriquées à Paris, écoresponsables et non-genrés mais ce qui intéresse Pierre-François Valette, c’est la construction du vêtement. « Il y a beaucoup de gens qui disent je fais du non-genré et qui font des robes. Moi, je voulais faire du non genré dans la construction du vêtement. C'est-à-dire que dans la collection, nous avons deux vestes, une pour homme et une pour femme. Pour la femme je n’ai pas fait une veste homme plus petite. Pour aller sur la femme c'est complètement différent. C'est comme un tailleur Saint Laurent, nous avons l'impression que c'est le pantalon de monsieur mais pas du tout ! Il est tracé pour avoir l'idée que c'est le pantalon de monsieur, mais c'est vraiment un pantalon pour madame. »

«​​​​​​​ Je voulais vraiment faire une collection non-genré sur la technique du vêtement et pas tomber dans la robe. Oui, les hommes peuvent mettre des robes actuellement. Moi si je mets des robes à vendre pour les hommes, je suis sûre que je ne vais pas en vendre beaucoup ! Ce que je voulais faire c'était du non genré sur la technique du vêtement. »

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