ERY MERA, la mode de Rekiatou Daboya sublime en toute discrétion

ERY MERA, la mode de Rekiatou Daboya sublime en toute discrétion

RFI
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Rekiatou Daboya est guidée par la simplicité afin de créer une mode chic et élégante. La styliste Togolo-française navigue entre la France et le Togo, mais son atelier est installé à Lomé. Elle y conçoit ses tenues de prêt-à-porter en petites séries et du sur-mesure pour femmes, hommes et enfants. Elle aime de plus en plus travailler selon la technique du flou, afin de réaliser des vêtements souples et déstructurés, un peu comme des sculptures textiles.

Styliste et créatrice de la marque ERY MERA, elle a participé à la Fashion Week de Lomé. Lors de sa 11ème édition, le Festival International de la Mode, le FIMO 228, organisée par Jacques Logoh, a mis en avant sa collection audacieuse. Selon Rekiatou Daboya, chaque pièce doit avoir une histoire, une personnalité, une âme. Bref : être une pièce unique.

J'aime beaucoup voyager. Quand je trouve que l'inspiration est arrivée à saturation ou que je n'en ai plus, je m'évade quelques jours et je reviens comme quelqu'un de neuf.

Rekiatou Daboya, Styliste et créatrice de la marque ERY MERA

ERY MERA, c'est un mélange de mes initiales, celles de mon mari et de mes enfants.

Rekiatou Daboya est née à Lomé d’un père togolais et d’une mère Togolo-française. Après son baccalauréat, elle continue ses études universitaires à Paris en administration économique et sociale mais sa vraie passion, c’est la mode.

« Au début, c'était comme un jeu, ce n’était pas pour en faire mon métier. Je voulais me faire des tenues. Les gens me demandaient " Qui t'a fait ta tenue ? " et " d'ouvrir un atelier ". Je disais " Non, je n’ai pas les capacités pour, je n'ai pas, j'ai pas le niveau pour ". Et puis, de fil en aiguille, j'ai été obligée de me dire que je pouvais le faire. J'ai pris une année pour vraiment me spécialiser parce que j'avais déjà un certain parcours. Je savais faire beaucoup de choses, donc j’ai eu une validation des acquis et le niveau pour prétendre à la formation. Après ma formation, j'ai passé des examens, j'ai eu mon diplôme et j'étais l'une des meilleures de ma promotion. C'est très gratifiant parce que la couture ou le stylisme ce n'est pas facile. Mais hors de question que je quitte ce domaine. Il faut être tenace et avoir une certaine ouverture d'esprit pour pouvoir évoluer dedans. »

Après l’obtention de son diplôme à Paris, elle lance sa marque ERY MERA, en 2018, à Lomé et tout s’enchaine très vite : défilés, collections, commandes. Dessiner, appréhender les étapes pour réaliser ses idées en passant par le dessin, le patron, la couture et le tissu. Pourtant Rekiatou Daboya aime de plus en plus concevoir ses tenues selon la technique du flou afin de réaliser des vêtements souples et déstructurés.

« Je n’aime pas faire comme tout le monde, suivre le mouvement. Je n’ai pas de limitation. Par exemple, dans le choix de tissus, je peux utiliser n'importe quelle matière pour faire mes vêtements, cela dépend de ce que j'ai envie de faire. Pour le FIMO, je suis partie des couleurs, je n’ai pas fait de dessin, j'ai tout fait sur le mannequin directement. Parfois, je travaille comme cela, parfois, je fais des dessins, mais en général, je constate que je ne suis pas mes dessins. »

« Pendant la réalisation, j'ai tendance à modifier quelque chose, donc, je préfère faire sur le mannequin, voir directement ce que cela donne visuellement, sur le mannequin, c'est du moulage et je n’ai jamais fait de moulage en formation, seulement lors d’un stage. J'arrive à jongler entre les deux, selon ce que j'ai envie de faire et je ne coupe pas le tissu directement. Je travaille avec la toile et j'essaie d'avoir un visuel de l'idée que j'ai sur le mannequin. Et si cela me plait, oui, je teste avec le tissu. »

Afin de réaliser ses vêtements, Rekiatou Daboya n’a pas de limite dans le choix du tissu pour créer de nouveaux styles et designs, tout en restant intemporel.

« Je n’ai pas de préférence parce que parfois les clients qui me demandent " quel genre de tissu je peux ramener ? ", je réponds : " Tout ". Ma vision est tout autre. Même si je suis quelqu'un d'assez timide. Je suis tombé dans un métier qui n'a pas besoin de timides, donc je m'y adapte. À travers mes créations, j'essaie que cela soit élégant. Les choses les plus belles, pour moi, sont simples. »

Rekiatou Daboya complète sa vision de la mode avec un nouveau projet cosmétique en commençant par une gamme de soins capillaires.

« Je m'inspire beaucoup de grands couturiers comme Christian Dior par exemple, qui ne propose pas que des vêtements, qui propose des sacs, des accessoires et autres. Le style ne s’arrête pas juste aux vêtements, c'est un tout. Quand j'ai lancé ce produit cosmétique, j'ai vu l'engouement des gens. La femme a besoin de prendre soin de ses cheveux. Au début, j'ai commencé juste avec les crèmes qui faisaient pousser les cheveux et après, j'ai développé une gamme complète : un après-shampoing, shampoing, masque, crème pour faire pousser les cheveux et une autre pour donner du volume aux cheveux. Ce sont des recettes de grand-mère que j'ai modernisées avec quelques ingrédients supplémentaires que j'ai testés. C'est comme la couture, j'avais commencé comme un jeu et puis c'est devenu mon métier. »

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